Description
Parmi les romans de la rentrée, voici un objet singulier, surgi d’ailleurs. Ce récit –une autofiction plutôt– est un livre à multiples entrées.
Dans la partie centrale, Jasper, traceur de lignes, écrivain et alpiniste donc, tient le registre de son absence au monde après une gravissime chute en montagne. Ce sont les Dits du gisant. Quatre mois d’immobilité absolue, d’incertitudes et de silences troués d’éclairs. Comment, à partir de ce chaos, faire exister un possible, reformuler un monde?
Cette tentative va passer par deux médiations. Celles des saveurs, de l’archipel du goût, cette « monumentale présence du presque rien.» La littérature et la philosophie d’une part. Ou comment transformer les mots et les idées en traité de survie! Deux figures importantes traversent le récit, deux météores dont les trajectoires finissent par se superposer, le chanteur de rock Jim Morrison –sur lequel Jasper était en train d’écrire au moment de l’accident– et Rimbaud, le «passant considérable». On y croise aussi un chat féru de physique quantique. Ou comment être à la fois mort dans un monde et vivant dans un autre ? Cette question hante Jasper, lui qui est revenu de la frontière invisible. Quelques-uns qui l’ont déjà franchie, des amis disparus, lui adressent des signes, tentent de lui parler. Serait-ce cela, aussi, écrire… Se mettre à la place des morts? Dans ce récit qui mêle philosophie et visions poétiques, Jacques Perrin nous emmène dans une aventure palpitante aux confins de la survie. Georges Bataille posait déjà cette question: «Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l’auteur n’a pas été contraint?» Dits du gisant, c’est une évidence, est un livre écrit sous cette dictée, d’où sa force et son intensité.
Jacques Perrin est né à Sierre, en Valais. Après avoir enseigné la philosophie et la littérature française, il s’est orienté vers le monde du goût. Jacques Perrin a publié des poèmes et des nouvelles.