Description
Grégoire de Magnedens, enrôlé dans l’armée de Bonaparte, tombait sous les balles autrichiennes à Marengo le 17 juin 1800. Sur la charrette des blessés qu’on emportait vers les ambulances de campagne, il confessera l’histoire secrète qui l’avait conduit à quitter la Suisse vingt ans plus tôt quand, dominé par le patriciat, son pays ne laissait aucun espoir d’émancipation à la petite paysannerie de montagne dont il était issu. Animé par un sens aigu de la liberté —qu’il avait acquis dans les îles d’Amérique— le jeune Gruérien était revenu sur sa terre natale, dont la population, courageuse mais fatiguée de son sort, venait de faire appel à Nicolas Chenaux pour secouer le joug du patriciat fribourgeois. Or, si l’on admirait cet homme dans les milieux paysans, la petite bourgeoisie craignait que l’enthousiasme et la générosité de ce hâbleur n’aliènent ses derniers privilèges. Ses principaux partisans, qu’une amitié modérée liait au révolté, faisaient partie d’un petit groupe d’agitateurs qui cherchaient à renverser le pouvoir cantonal. Pourtant, quelques-uns de ces hommes tenteront de manœuvrer le fougueux Bullois pour qu’il se compromette à leur place en cas d’échec… A l’aube de la formation des clubs helvétiques de Paris, dont l’activisme nourrira l’idée révolutionnaire et la prise de la Bastille, les héros picaresques du roman de Gérard A. Jaeger nous rappellent un chapitre oublié des premières heures de l’Histoire contemporaine.
Docteur ès lettres de l’Université de Fribourg, membre de la Commission française d’histoire maritime, Gérard A. Jaeger est l’auteur d’un grand nombre d’articles et d’ouvrages consacrés aux aventuriers de la mer, parmi lesquels on retiendra Pirates, flibustiers et corsaires et Vues sur la piraterie, qui font aujourd’hui référence. Il vit aujourd’hui à Paris, mais pour son premier roman, il a choisi d’effectuer un retour symbolique au pays.