Description
Marc avait entre ses mains La Liste de Musy, des feuillets noircis par une machine et une encre d’une époque qu’il pensait révolue. Il y avait, cochés sur du papier fragile et jauni, plus d’un millier de noms. Cette liste était bien la preuve que Jean-Marie Musy (1876-1952), ancien conseiller fédéral, avait sauvé des Juifs d’une mort certaine. Mais ce ne fut que des années plus tard, en 1993, lors de la sortie en salle du film de Steven Spielberg, que Marc fit le rapprochement entre « La Liste de Musy », qui avait été l’obsession de sa mère avant de mourir, et « La Liste de Schindler ». Le parallèle était pour le moins troublant. En soi, la Liste de Musy était un roman, tout comme la vie de Jean-Marie. Et la Suisse possédait là une figure, un héros tout aussi passionnant que Schindler : d’un côté, un homme d’affaires allemand, bon vivant, porté sur les femmes et l’alcool, de l’autre un homme d’État fribourgeois pour le moins complexe, tenté un temps par le fascisme, puis ancien président de la Confédération. Comme Schindler, Musy avait arraché à la mort plus d’un millier de Juifs. Comment ? Par quels subterfuges ? Marc comprit qu’il fallait de toute urgence résoudre cette énigme. Un récit sur un épisode très peu connu de l’histoire suisse.
Écrivain franco-suisse, ancien libraire puis journaliste, Jacques Allaman a donné de nombreux témoignages de la vie en Russie pour différents éditeurs et médias. Résidant aujourd’hui en Avignon, il est un observateur attentif des identités française, helvétique et européenne.