Description
Traduit de l’allemand par Martine Magnaridès
Entre description réaliste et envolée onirique, Thomas Hürlimann puise dans son vécus ces histoires qui toutes portent le sceau de l’exil, de la séparation et de la mort. Qu’il cache sa mélancolie profonde sous un ton désinvolte ou qu’il rompe le fil de sa mémoire et du texte, l’auteur décrit doucement, l’air de rien parfois, mais impitoyablement, ses douleurs et celles des personnages qu’il met en scène. Six nouvelles où l’écriture se joue, se perd et se retrouve dans la description de la vie et de ses marges et où, par-delà délais arbitraires et retards fatals, l’histoire singulière devient histoire de tous. Ainsi, dans la nouvelle intitulée La Tessinoise, qui donne son titre au recueil, nous assistons à l’agonie d’une femme venue de son Tessin natal pour vivre aux côtés de l’instituteur d’Eutel, un petit village à côté d’Einsiedeln. Nouvelle dont le style recréateur nous fait partager le silence de l’ultime et impossible hommage: « Que ce soit l’instituteur d’Eutel près du lit de sa femme ou moi près du lit de mon frère – je voulais écrire à son sujet et ne peux le faire – il apprend qu’un être qui meurt vous devient étranger parce qu’il fait naître le silence, un silence solennel.
Né le 21 décembre 1950 à Zoug, Thomas Hürlimann a étudié la philosophie à Zurich et à Berlin. Dès son premier ouvrage publié, Die Tessinerin (1981), il remporte un grand succès. Simultanément, il écrit et met en scène plusieurs pièces de théâtre, dont les controverses résonnent encore dans les oreilles. Après avoir séjourné à Berlin, où il travailla au Théâtre Schiller comme assistant de mise en scène et comme conseiller dramatique, il est revenu s’établir en Suisse.