Description
Philippe Zimmermann est né dans le Grand-Duché de Bade en 1845 d’une famille de cordonniers, à une époque où la misère obligeait les gens à marcher pieds nus. Il émigre donc et s’installe à Sainte-Croix où il se marie en 1871. Pour nourrir ses quatorze enfants, il se démène, vend des bottines de sa fabrication, du foin, des porcs, des paniers, de tout. Membre de la Société du Grütli, il suit la crise de l’industrie des boîtes à musique dont ses fils et ses filles dépendent. Ensemble ils luttent contre la pauvreté, mais quand éclate la première guerre, le vieux cordonnier est seul à Sainte-Croix, ses enfants sont partis en Russie, en Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis.
Madeleine Knecht-Zimmermann a grandi dans le Sud-Ouest de la France où son père était pasteur d’une paroisse de Suisses à l’étranger. Elle s’est intéressée très tôt aux efforts d’intégration de ces expatriés, mais surtout aux récits, tant de fois répétés de leur émigration, récits embellis ou assombris selon les circonstances et les humeurs. Enseignante, arrière petite-fille du cordonnier de Sainte-Croix, elle est partie à son tour à la recherche des siens, aux Archives cantonales vaudoises, aux Archives de la ville de Lausanne et de Sainte-Croix, au Landesarchiv de Karlsruhe, à Bienne, à Neuchâtel et dans de nombreux secrétariats paroissiaux. À l’aide des documents qu’elle a trouvés et de très vieilles photos, elle évoque la vie de cet ancêtre mythique et de ses enfants, en Suisse, à la fin du XIXe siècle. Des mensonges, des secrets de famille, une falsification d’identité ont fait de cette quête une véritable aventure.