Description
La connaissance des êtres humains, leur histoire, autant la mienne que celle des autres, découverte dans la pratique médicale, ainsi que le commerce des hommes m’ont donné l’intime conviction que nous portons en nous le poids du passé. Ce passé, nous le véhiculons sans le savoir ni le vouloir et il nous détermine. L’histoire de nos pères et de nos mères (leurs secrets et leur souffrance) nous agite et nous agit. Mais, d’autre part, j’ai toujours su ou senti qu’au-delà de cette empreinte, au-delà des apparences, résiste la plus belle part de l’homme. Et que dans cette part obscure de chacun peut germer un autre devenir. À la fin de la deuxième partie du livre, je prête mes pensées au personnage d’Enrico, lorsqu’il dit:
La seule certitude que j’avais (et que j’ai encore) tenait à l’existence d’un lieu secret dans chaque être, caché à soi-même comme aux autres, une part d’ombre et de lumière qui donne son éclat à chacun. Certitude que ce lieu intime est la part la plus belle de l’homme. Certitude que la nostalgie de cet ailleurs inaccessible hante toute relation humaine.
Comment parler de cela? Comment communiquer cette conviction? J’ai pu le faire parfois dans quelques poèmes. Mais les gens d’aujourd’hui lisent peu la poésie.
J’aime les histoires. Pourquoi ne pas tenter de raconter une histoire qui dise le parcours d’hommes et de femmes se débattant dans les liens invisibles du passé, une histoire qui touche le lecteur, car l’émotion retrouvée est un moteur puissant?
Pierluigi Fachinotti est médecin à Genève. Le Rendez-vous d’Ellen est son premier roman.
