Description
Dans le bavardage constant du monde, Sylvie Délèze choisit ce qui fait signe, ce qui exprime et transmet une émotion particulière. Comme si elle suivait le tracé d’un ruisseau sur une carte où dansent des courbes de relief, sa plume dessine des sensations liées aux instants, aux odeurs, mais surtout aux manières de s’exprimer d’êtres chers. Ou moins proches. Ou carrément antagonistes. Douleurs, stridulations, extrêmes joies ou dégoûts, silences qui succèdent à une disparition, mots fantastiques, laideurs de langage… Tout participe d’un métabolisme littéraire, dans un fracas sourd d’eau déchaînée qui alterne avec le calme. Un cercle se clôt. Une joie point et va vriller, à la manière d’un petit tourniquet, pauvre jouet planté dans la terre d’un bac à fl eurs, sur un balcon d’où l’on perçoit le clapotis tranquille d’une mer à présent réconciliée. Attrapées par l’écriture, les tournures langagières entrent dans la tête, y font un tour et puis s’en vont. Fragmentaires, lourdes ou légères, blessantes ou joueuses à la manière d’un jeune chat, elles ouvrent un col entre oubli et réminiscence, vers un temps passé qui revient, tout autre alors. Lustré par le sel.
Née en 1973, Sylvie Délèze répond de textes aux formes et genres très divers (poèmes, récits, textes à chanter, commentaires…), dont certains ont paru dans des revues ou recueils. D’autres ont accompagné des expositions patrimoniales ou plus ludiques. Pour le jeune lectorat, avec le dessinateur Ambroise Héritier, elle donne la parole à Myrtille, petite semeuse d’idées vertes (Éditions La Salamandre, 2012). Avec un premier roman paru à L’Aire en 2020, Toccata (pour personnages) en italique, elle explore la fiction et la prose. Dans Le Ressac, elle revient à la forme brève, en vers libre.