Description
Il gratouilla l’oreille de l’éterle et murmura un mot de consolation.
– Pauvre bête, c’est un beau salaud, hein?
Les pattes, noires, vigoureuses luisaient dans les tourbillons. Retenu par les cornes à un clou de charpentier, le chamois pendait sous l’auvent. Henri passa les mains dans les poils de la robe, encore chaude, avant de gagner l’intérieur du refuge.
Caro était un oiseau tombé du ciel, ou un éterle, comme il disait, que Dieu, dans Sa bonté, avait placé sur son chemin. Henri aurait reconnu parmi onze mille autres la vulve aux cils bistrés de cette personne offerte à sa contemplation. S’inspirant de Guillaume Apollinaire, il lui écrit un madrigal.
Caro, dont un bouton d’acné agrémentait parfois le menton, meurt de mort violente. La vengeance de son père sera disproportionnée. Henri trouve un peu de répit à Saint-Pétersbourg. Une excès d’alcool et la rencontre fortuite d’une princesse de Samarkand, très belle selon un témoin, scelleront son destin.
Bernard Eggler est né à Berne en 1944. Journaliste, il a été successivement correspondant à Paris, rédacteur parlementaire à Berne, rédacteur en chef du Journal du Jura à Bienne, avant de devenir journaliste libre. Aujourd’hui, il vit et travaille à Bienne. L’Eterle est son premier roman.