Description
Née en août 1953, trois mois après la mort de Staline, à Karaganda, ville minière du Kazakhstan, située à deux pas de l’un des plus grands goulags de l’urss, Lira Baiseitova est une figure majeure de ces régions de démesures peuplées d’une centaine de nationalités rassemblées là par l’incroyable brutalité de l’Histoire. En 1991, suite au démantèlement de l’Union soviétique, le Kazakhstan acquiert son indépendance et Lira se met à rêver. Elle crée Respublika 2000, un hebdomadaire qu’elle espère être un premier souffle de démocratie. Hélas, le Kazakhstan, courtisé pour son pétrole et les richesses de son sous-sol, est passé sans transition du communisme à un capitalisme sauvage. Intimidations, agression, meurtres de ses proches: les satrapes au pouvoir feront payer cher la bravache et le courage, de celle qui n’a pas hésité à briser leur omerta. Ce témoignage, rare, a été recueilli dans les steppes kazakhes par Laurence Deonna, avec l’humanité et le talent qui la caractérisent. Aux yeux de ses confrères et consœurs étrangers, Lira Baiseitova la Kazakhe est une icône de la liberté d’expression. En 2002, The Economist, à Londres, lui a décerné le prestigieux «Prix de la liberté de la presse». «En tant que juge d’instruction sur des affaires de criminalité financière, j’ai vu les dessous du monde des puissants. […] La transparence est leur pire cauchemar […]. Les corrompus craignent la lumière comme les vampires redoutent l’aurore. […] En racontant le périlleux combat d’une journaliste politique au Kazakhstan, le livre de Laurence Deonna est salutaire. Il nous rappelle que derrière chaque liberté conquise ou réprimée, il y a des vies sacrifiées.» (Eva Joly Avocate au Barreau de Paris)
Reporter, écrivaine, photographe, Laurence Deonna couvre depuis près d’un demi-siècle le Moyen- Orient et l’Asie centrale post-soviétique. Ses photoreportages ont fait l’objet d’innombrables expositions. Lauréate 1987 du Prix unesco de l’éducation pour la paix pour l’esprit de son œuvre.