Sur Shakespeare

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Samuel Taylor Coleridge

Ed. de l’Aire / 306 pages / ISBN 2013699003083

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Description

Traduit de l’anglais par Robert Pépin
Préface de Jean-Louis Curtis

Relié

Si l’appareil critique qui entoure aujourd’hui l’oeuvre de Shakespeare est des plus considérables, il importe de ne pas oublier qu’il n’en fut pas toujours ainsi, et qu’avant l’avénement du romantisme, celui en qui l’on s’accorde à reconnaître le plus grand dramaturge de tous les temps, ne jouissait pas, tant s’en faut, d’un prestige incontesté dans les milieux littéraires de son pays. Ordre, clarté, souci de la morale et des convenances, attention pointilleuse à la vraisemblance, respect de règles héritées de la Grèce antique et transmises par la France, tels sont, brièvement énumérés, les principes qui régissent la pensée néoclassique, en Angleterre, dans la première moitié du XVIIIe siècle. Il s’agit là d’un raidissement intellectuel qui correspond assez mal au génie anglais et qui sera vite battu en brèche par les tenants d’une critique moins austère et plus proche des véritables aspirations du public. C’est ainsi qu’aux condamnations sans appel d’un Ben Jonson: «Il lui manquait l’art», aux diktats de spécialistes pour qui seules les lois théâtrales énoncées par Aristote et reprises par la scène française avaient valeur universelle, au mépris de cercles où l’on estimait que l’unique mérite de Shakespeare était d’avoir vaincu en dépit de ses fautes et non à cause d’elles, répondront, à l’aube même du XVIIIe siècle, des contre-attaques, timides et confuses au départ, mais qui sauront rapidement ébranler une position intellectuelle et esthétique peu conforme au génie.