Description
Ce dont il est question ici? C’est de peindre et d’écrire, de dire en somme, donc d’exister à travers l’acte créateur. Madeleine Santschi et Jean Lecoultre sont d’une même génération d’artistes suisses qui se sont très tôt ouverts au monde et dont le questionnement nous interroge. Au contact, entre autres, des grandes figures de la littérature italienne pour elle, de la peinture espagnole pour lui, l’un et l’autre ont construit une œuvre qui se distingue par des qualités d’exigences, par un refus du compromis et de toute facilité qui, de nos jours, apparaissent exemplaires. Au travers de conversations menées par Jacques-Michel Pittier, Madeleine Santschi et Jean Lecoultre proposent une manière de voyage, avec ses découvertes, ses affrontements, ses temps de doute et de réflexion, ses chemins de traverse, ses respirations et ses métamorphoses, ses rencontres aussi. Avec les vivants qui vous remuent, Menuhin, Pizzuto, Butor, Bunuel, Saura, Kurtag… et ceux-là même qui vous dérangent, ne cessant de vous nourrir et de vous inspirer, Shakespeare, Mallarmé, Vélasquez, Goya, Bacon, Wolfe, Dante, Joyce… A près de quatre-vingts ans, le peintre et l’écrivain n’en finissent pas d’évoluer dans leur art, de renaître et de comprendre, de se dépouiller aussi pour mieux poursuivre leur quête. Tandis que trop souvent nous restons l’oubli de ce qui nous tisse, eux vont, dans l’ordre et le désordre des choses, dans le multiple et dans l’unique, dans la singularité et dans l’universalité, jamais indemnes, comme aucun d’entre nous, avec leurs forces et leurs faiblesses. C’est cette part d’eux-mêmes qu’ils nous livrent ici, précieuse, comme un reflet sans fard d’une liberté d’être qu’il nous appartient tôt ou tard de découvrir et de conquérir. (Jacques-Michel Pittier)
Jean Lecoultre est né en 1930 à Lausanne. En 1945, il entre à l’Ecole de commerce et obtient son diplôme en 1948. Puis, tout en travaillant dans un bureau, il prend quelques brèves leçons de dessin chez Georges Aubert. En 1951, il part pour Madrid, cessant dès lors toute activité administrative pour se consacrer exclusivement à la peinture. Il rentre à Lausanne en 1957. Aujourd’hui, le peintre vit et travaille à Pully (Lausanne).