Description
Traduit de l’anglais par Henriette Guex
Dans un langage d’enfant, parlé, un peu gauche, Jimmy – treize ans – raconte comment deux ans auparavant, Dieu l’a non seulement laissé tomber mais lui a balancé des swings alors qu’il n’était qu’un petit garçon comme les autres et n’avait vraiment pas fait grand mal. Aussi passe-t-il de l’amour à la révolte envers un Dieu qui, s’il fait des miracles à Lourdes, s’avère incapable de vous aider dans le quotidien. C’était – et c’est souvent encore – l’image de Dieu que donne un certain catholicisme. L’enfant est placé dans une douloureuse situation avec ses parents. Il ne saurait la comprendre et elle le plonge dans l’angoisse. Il ne prend conscience que très lentement lui-même, et son lecteur avec lui, de la cause réelle de son tourment. Jamais d’analyse, d’explication psychologique à proprement parler. L’auteur semble découvrir, en même temps que l’enfant, les sources, les causes des actes de violence, inexplicables au premier abord, provoqués par des éruptions en surface des tensions d’une âme en proie à des forces qu’elle ne connaît pas.
Ce livre semble un pont jeté entre la réalité des actes, seule observable, et le jeu souterrain de l’inconscient.
Ian Cross ne parle jamais le langage d’un auteur qui sait. Il ne raconte que ce qu’il voit. Devinant qu’un événement grave est en passe de se produire, le lecteur est tenu en haleine de la première à la dernière ligne, il n’aura de certitude qu’à la fin du livre.
Cet événement, il importe que le lecteur le découvre lui-même, en lisant ce très beau récit.
Né en 1925, Ian Cross a reçu une formation de journaliste à l’Université de Harvard, aux Etats-Unis. Il est l’auteur de nombreuses nouvelles et de deux romans. Mais Jimmy, paru en 1957, demeure son oeuvre la plus connue; constamment rééditée aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons, elle a en outre été traduite en plusieurs langues.