Description
Une jambe cassée, une chambre blanche et fraîche d’où la malade aperçoit une montagne, une convalescence dans un grand hôtel, les douloureuses pérégrinations de la mémoire et de la culpabilité. La violente banalité de la souffrance et du mal de vivre. Mais la narratrice ne s’est pas cassé la jambe en tombant; elle n’est pas clouée au lit par des excès sur les pentes neigeuses qu’elle contemple de sa fenêtre: un homme est tombé sur elle dans les rues de Londres, brisant sa jambe comme du verre et lui donnant, enfin, la possibilité de s’arrêter.
La douleur est là, donnée par le monde et non pas infligée par soi-même. Le corps se rend et s’impose, libérant la pensée créatrice. Exclue de la vie – celle qu’elle devine dans les voitures dont elle aperçoit les phares, dehors, celle qui explose dans la salle d’accouchement proche de sa chambre – la jeune femme s’efforce de la retrouver, explorant les méandres de la mémoire, s’absorbant dans les sensations immédiates de son corps immobile. Le livre refermé, le lecteur, cloué avec elle par le style précis et la langue charnelle et impitoyable de Laurence Chauvy, se prend à souhaiter que cette montagne soit magique, et magiques les relevailles de l’âme.
Laurence Chauvy est née à Bex (Vaud). Vit à Genève. Journaliste libre spécialisée dans la critique littéraire. A publié un recueil de poèmes au titre significatif: Anorexie(Age d’Homme). A obtenu la Plume d’or pour La Mort Amour sur manuscrit (Prix organisé par la Société Genevoise des Ecrivains). La Montagne est son quatrième roman.
